Lorraine: histoire

Les pages de Guy Marchal

 

 

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26-27 Novembre 1912

La fausse alerte d'Arracourt

 

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Dans la nuit du 26 au 27 Novembre 1912, le receveur des postes d'Arracourt Mr Defaut reçoit vers onze heures et demie, un télégramme  qu’il interprète comme un ordre de mobilisation générale.

Il s’empresse d’avertir immédiatement le brigadier de la gendarmerie Blion. Celui ci, bien que surpris constate que l’ordre était formel, prend immédiatement les dispositions nécessaires et diligente ses hommes pour faire placarder dans les communes avoisinantes l’ordre de mobilisation générale : Bezange la Grande, Valhey, Bauzemont, Bures, Réchicourt la Petite, Hoéville, Athienville, Serres, Coubessaux, Bathelémont, et Juvrecourt.

 

 

A Arracourt la population est réveillée vers minuit. Les groupes de jeunes colportent d’un bout à l’autre du village la nouvelle : « La guerre est déclarée ».

En hâte les réservistes se rassemblent près de l’église en consultant leur livret militaire qui leur ordonnait  de rejoindre sans retard les garnisons de Lunéville, Toul, St Nicolas ou Nancy en cas de pareil événement.

Les préparatifs du départ bientôt terminés, l’émotion gagne maintenant les familles. On se préoccupe de la question de vivres. Il ne reste bientôt dans les boulangeries ni farine ni pain.

A deux heures du matin, Arracourt est vide. Les femmes, en groupe, ça et là s’entretiennent de l’événement sans larmes et sans tristesse.

A Bezange la Grande, le maire avisé par le brigadier Blion, de la situation, fit prévenir sans panique la cinquantaine de réserviste de la commune. Tout ce petit monde est prêt dans la demi heure. Comme dans cette commune une société de tir « l’Avant Garde » existe, une douzaine de réserviste s’arment de fusils. A quatre du matin,  la petite section quitte la commune.

Dans les autres communes sauf peut être à Juvrecourt, la situation est la même. Si bien que vers cinq heures du matin dans toutes les communes on ne compte plus un seul réserviste, tous sont partis pour rejoindre leur garnison d’affectation. 

Dans la matinée du 27 Novembre bon nombre ont rejoint leur garnison en empruntant le train à partir des gares de Lunéville et Moncel sur Seille.

 

Le receveur des Postes Dufaut, quelques heures après avoir reçu ce fameux télégramme, pense alors à vérifier l’ordre reçu, et comprend qu’il a mal interprété le document.

En effet Mr Defaut, comme tous les receveurs possède des plis secrets, et qu’après le réception du télégramme, dans sa précipitation il a ouvert le pli secret numéro 1 au lieu du pli secret numéro 2.

Dés qu’il s’aperçoit de sa méprise, il court de nouveau à la gendarmerie, mais tous les gendarmes sont déjà partis pour les différents villages du secteur mobilisable.

 

Il s’agissait en fait d’une manœuvre normale, comme l’autorité militaire en demande aux troupes une vingtaine de fois par an.

Le déroulement initial de cette manœuvre :

Deux compagnies du 37é casernés à la caserne Landremont de Nancy font un exercice de mobilisation est occupent la gare, la poste, et le palais du gouvernement.

D’autre part, les télégraphistes de toute la 11é division sont réunis sur le plateau d’Amance.

Les gendarmes de Nancy sont également conviés à effectuer cet exercice de mobilisation, ainsi que leurs collègues des brigades de la frontière et les divers postes des douanes.

Rappelons qu’à cette période, Arracourt et poste frontière avec l’Allemagne, et c’est tout naturellement que le receveur des postes a reçu cet ordre d’exercice qu’il devait transmettre à la gendarmerie.

On devine la stupéfaction que causa l’arrivée inattendue de ces réservistes  dans les casernes Hugo et Thiry. Pour leur part ils n’étaient pas moins surpris de voir les casernes aussi calmes.

On téléphona au corps d’armée, et quand on sut de quoi il retournait, on rassura les réservistes, et après avoir reçu aux bureau de la sous intendance  une légitime indemnité de déplacement, ils regagnèrent leur village.

L’officier d’état major du 20é corps, venu sur les lieux pour faire une enquête,  put constater la régularité parfaite et le délai réduit apporté pour l’exécution des ordres.