Aujourd'hui, samedi vingt huit
février mil huit cent quatre vingt, une heure après
midi à Blâmont, en une maison située grande rue
numéro 27.
Par suite du décès
arrivé le six février mois courant de M. Pierre Delphin
Helvig en son vivant bandagiste herniaire, demeurant à
Blâmont.
A la requête de :
Mad. Euphrasie Krémer, veuve
de Pierre Delphin Helvig, la dite dame sans profession demeurant
toujours à Blâmont en la même maison.
Agissant
1er en son nom personnel, à
cause de la communauté de bien ayant existé entre elle
et son défunt mari, au terme de leur contrat de mariage
passé devant Me Ancel notaire à Lorquin le neuf
novembre mil huit cent soixante huit, communauté qu'elle
propose d'accepter ou de répudier selon qu'elle
avisera.
A cause aussi des reprises qu'elle
peut avoir à exercer contre la dite communauté ou
contre la succession de son mari.
Et encore en raison de son usufruit
légal sur les biens de son enfant mineur ci après
nommé.
2e Au nom et comme tutrice naturelle
et légale de Delphine Louise Helvig, née le vingt deux
février mil huit cent soixante dix, sa fille mineure, seule
enfant née de son mariage avec son défunt mari.
· La dite mineure Delphine
Louise Helvig habile à se dire et porter seule et unique
héritière de feu M. Pierre Delphin Helvig son
père.
En présence de :
M ; Auguste Friche demeurant à
Frémonville.
Agissant en qualité de
subrogé tuteur de la mineure Helvig, fonctions à lui
conférées par délibération de famille,
prise sous la présidence de M ; le Juge de paix, canton de
Blâmont, suivant son procés verbal en date du vingt
février dernier.
A la conservation des droits et
intérêts des parties, ainsi que de tous autres qu'il
appartiendra et sans que les qualités ci dessus prises,
puissent nuire au préjudice à qui que ce soit, il va
être par Charles Joseph Vanier, et l'un de ses
collègues, notaires à Blâmont soussignés,
procédé à l'inventaire de tous les biens
dépendant tant de la communauté qui a existé
entre la Dame requérante et son défunt mari, que de la
succession de celui ci.
Sur la représentation qui en
sera faite de tous les objets mobiliers, titres et papiers
dépendant des dites communauté et succession par Mad.
Helvig requérante restée en possession de tout depuis
le décès de son mari et avertie du serment qu'elle sera
tenue de prêter en fin des présentes.
La prisée des choses qui en
seront susceptibles sera faite par M. Charles Auguste Charpentier
greffier de paix demeurant à Blâmont, expert choisi par
les parties, et pour ce, ici présent.
Sur la prisée du
mobilier
Dans une chambre au rez de
chaussée :
· Une table ronde à
roulette, une table carrée, trois chaises cannées,
trois chaises foncées de paille, une glace, trois tableaux, un
fourneau, Quatre vingt Francs.
· Une commode à dessus de
marbre, Cinquante francs (ce meuble conforme les objets mobiliers de
la veuve).
· Un secrétaire à
dessus de marbre, Cinquante francs.
· Une malle de voyage, un banc
de jardin, Quinze francs.
A la cuisine :
· Un fourneau de cuisine et ses
accessoires, Dix francs.
· Six couverts en composition,
Deux francs.
· Trente pièces en
faïence, une nappe, un soufflet, deux cuillers à pot, une
hachette, une cafetière, un panier à salade, Six
francs.
· Une table faisant
pétrin, une chaise, Deux francs.
· Une armoire en sapin, Vingt
deux francs. (Renfermant quelques provisions).
Dans une chambre au premier
étage prenant jour sur la cour :
· Deux chaises garnies, une
glace, Sept francs.
· Un bois de lit, une paillasse,
un matelas, un duvet, un traversin, un carré, Soixante
francs.
Dans une chambre sur le devant
:
· Deux chaises cannées,
trois chaises foncées de paille, une table, Dix francs.
· Un bis de lit, une paillasse
élastique, un matelas en crin végétal, une
couverture piquée, un duvet, un carré, deux rideaux, un
lit de fer, Quatre vingt quatre francs.
· Six paires de drap de lit,
vingt quatre taies d'oreiller, six nappes, douze serviettes, douze
tabliers de cuisine, vingt quatre essuie-mains, Quatre vingt
francs.
A la Cave :
· Une cuve, soixante quinze
bouteilles vides, Quinze francs.
Hallier :
· Un demi-stère de bois,
une pelle à boue, un hoyau, deux sarclettes, une bêche,
une fourche en fer, Dix francs.
Marchandises :
· Quatre peaux de chamois,
soixante deux bandages pour hernies, Cent soixante seize
francs.
Total de la prisée du mobilier
de communauté : Six cent quatre vingt sept francs.
Mobilier dépendant de la
succession :
· Effets personnel du
défunt, Cinquante francs.
· Bijoux, une montre en argent
avec chaîne en doublée, Cinquante francs.
· Deniers comptant,
Point.
· Créances actives,
Point.
Passif de la
communauté.
Il est du à :
· Mad. Catherine Petit, veuve
Joseph Kremer de Lorquin, pour prêt d'argent, somme principale
de Onze cent francs, produisant intérêt à Deux et
demi du Cent à compter du huit août dernier.
· M. Charles Helvig père,
bandagiste herniaire à Blâmont, pour prêt
d'argent, somme principale de Douze Cent francs produisant
intérêt à Quatre et demi par Cent, à
compter du onze novembre dernier.
· M. Nicolas Frémion,
rentier demeurant à Blâmont, sur le prix principal de la
maison vendue par lui aux époux Helvig, suivant contrat
passé devant Me Vannier notaire soussigné, le huit
septembre mil huit cent soixante dix sept, somme de Six mille Trois
Cent francs, aux intérêts à cinq pour cent du
premier novembre dernier.
· M. Mantou, marchand boucher
à Blâmont, Trente Sept francs Cinquante centimes pour
fourniture de viande.
· M. Dieudonné, boulanger
à Blâmont, Quarante Huit francs Soixante Cinq centimes
pour fournitures de pain.
· Mad. Veuve Emile Hennequin,
marchande à Blâmont, pour marchandises diverses, Trente
Quatre francs Trente Cinq centimes.
· M. Wongkoefft, marchand de
vins à Blâmont, Quarante Six francs pour fourniture de
vin.
· Melle Martin,
perruquière à Blâmont, pour barbe Quatre
francs.
· M. Reinstadler, pharmacien
à Blâmont, pour médicaments, Huit francs
Cinquante centimes.
Total des dettes de communauté
: Huit Mille Sept Cent Soixante Dix Neuf francs.
Dettes de la succession
:
· Frais funéraires,
Soixante Seize francs Quatre Vingt centimes.
Reprise de la veuve :
Pendant sa communauté, Mad.
Helvig requérante, a vendu divers immeubles lui appartenant en
propre, situés sur le territoire de Lorquin, savoir :
· Par acte passé devant
Me Ancel notaire à Lorquin, le vingt huit mars mil huit cent
soixante dix, à Joseph Joly de Lorquin, une pièce de
terre, lieu dit au Jardinot, contenant vingt six ares quinze
centiares, pour Trois Cent francs.
· Par acte passé devant
le même notaire, le quatre avril mil huit cent soixante dix,
à Christophe Joly de Lorquin, un champ aux grandes Rayes de
cinquante quatre ares cinquante trois centiares, pour Deux Cent
Soixante Quinze francs.
· Par acte passé devant
le même notaire, le trente mai mil huit cent septante, à
Jean Baptiste Hepply de Lorquin, un champ à la Pêche, de
vingt six ares septante trois centiares, pour Deux Cent Cinquante
francs.
· Par acte passé devant
le même notaire, le dix janvier mil huit cent septante,
à Faustin Hem de Lorquin, un champ près du bois de la
minière, de vingt ares quatre vingt neuf centiares, et un
autre à la Justice de quatorze ares cinquante huit centiares
pour Cent Vingt francs.
· Par acte passé devant
le même notaire, le sept février mil huit cent septante,
un champ à la Basse de Fraquelfing, de quarante trois ares
cinquante sept centiares, pour cent francs.
· Apport constaté au
contrat de mariage qui sera ci après analysé, Neuf Cent
francs.
· Déclare en outre Mad.
Helvig, requérante, qu'elle a encore vendu à son
frère Joseph Flavien Krémer de Lorquin, une part de
maison située au dit lieu, qu'elle justifiera
ultérieurement pour une somme à établir.
Total sauf la somme portée
pour mémoire : Dix Huit Cent Nonante Cinq francs.
Contrat de mariage
Cote première- Une seule
pièce qui est expédition d'un acte passé devant
Me Ancel notaire à Lorquin, le deux novembre mil huit cent
soixante huit, contenant les clauses et conditions civiles du mariage
de M. Helvig défunt et Mad. Euphrasie Krémer son
épouse survivante.
Il résulte de cet acte que les
époux ont adopté le régime de la
communauté tel qu'il est établi par le code civil avec
stipulation que les dettes antérieures au mariage seront
acquittées par celui des futurs époux qui les aura
contractées et avec réserve qu'un apport de Neuf Cent
francs en argent et mobilier fait par la future épouse ne
tomberaient pas en communauté. Les objets mobiliers, hardes,
linges et bijoux à l'usage personnel des futurs époux
leur sont réservés respectivement propres.
Acquêts de
communauté
Cote seconde- Une seule pièce
qui est l'expédition d'un acte passé devant Me Vanier
notaire soussigné, le huit septembre mil huit cent soixante
dix sept, portant vente par Nicolas Frémion de Blâmont,
aux époux Helvig d'une maison située à
Blâmont , grande rue, pour Dix Mile Cinq Cent francs,
stipulé payable par termes.
Ces deux pièces ont
été cotées et paraphées par Me Vanier
notaire soussigné.
Déclarations
Déclare Mad. La
requérante qu'au cours de sa communauté, son mari
défunt a recueilli la succession de Marie Anne Oliger sa
mère, décédée le six août mil huit
cent septante trois, épouse de M ; Charles Helvig, bandagiste
demeurant à Blâmont, succession non encore
liquidée et dont l'inventaire a été
dressé par Me Thouvenel, notaire à Blâmont, le
vingt quatre septembre mil huit cent septante trois, acte auquel il
en sera référé pour la constatation des droits
des parties.
Mad. Helvig, interpellée de
déclarer ce que pouvait lui devoir son enfant mineur a
répondu n'avoir d'autres réclamations à lui
faire que celles pouvant résulter d'une liquidation à
intervenir.
Clôture
Et ne s'étant trouvé
plus rien à dire, comprendre ou déclarer au
présent inventaire, il est demeuré clos après
que par serment prêté entre les mains de Me Vanier un
des notaires soussignés, Mad. Veuve Helvig, requérante
a affirmé n'avoir rien détourné, vu
détourner ou su qu'il ait été rien
détourné, mais au contraire avoir tout
déclaré et fait comprendre au présent inventaire
qu'elle a d'ailleurs affirmé sincère et
véritable.
Tout le contenu du présent
inventaire est demeuré du consentement des parties en la garde
et possession de Mad. La requérante qui s'en charge et le
reconnaît pour représenter le tout quand et à qui
il appartiendra.
Il a été vaqué
à tout ce que dessus jusqu'à cinq heures, par simple
vacation.
Puis après lecture faite, et
sous toute réserve que de droit Mad. La requérante , M.
Friche subrogé tuteur et M . Charpentier ont signés
avec les notaires.
Enregistré à
Blâmont le neuf mars 1880.
Reçu Trois francs
décimes Soixante Quinze centimes.
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