Bagne de Guyane: Histoire

Histoire du Bagne de Guyane

 

Avec la collaboration de J.P. Baucheron - Josette GL - Marielle Thouvenin - Paul Jadin - Sylvain Sankalé - Philippe P.L. de Ladebat - Gilbert et Marcel Gonthier – Michel Moracchini – Denis Vuillaume - Paul Jadin

 
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En 1858 est créé le bagne des femmes à Mana. Jusqu'à cette période, les femmes condamnées subissaient une peine différente des hommes. Elles n'étaient pas intégrées dans les bagnes, la peine était subie dans des quartiers de prison réservés.

La déportation en Guyane était facultative, et uniquement à la demande des condamnées à condition d'avoir entre 25 et 35 ans. Cette disposition à n'en point douter était destinée à favoriser le peuplement de la Guyane. Elles avaient en effet la possibilité de se marier après avoir accompli un séjour minimum de 6 mois en Guyane. Ce privilège n'eut pas le résultat escompté. Seulement 517 femmes sont déportées en Guyane. Tout comme pendant leur voyage, à Mana, elles étaient surveillées et encadrées par des religieuses de la communauté des sœurs de St Joseph de Cluny.

Les motifs qui avaient entraîné leur condamnation étaient principalement la prostitution, l'infanticide et l'avortement. Insolentes, insoumises, querelleuses, menteuses, et immorales, telle est l'image que laissent ces femmes. Il n'y a jamais eu d'évasion de femmes, quelques fugues brèves pour retrouver leurs amants tout au plus.Par décret du 26 novembre 1885, les femmes bénéficient d'un régime de détention spécial, et d'avantages que n'avaient pas les hommes. Elles s'adonnent aux travaux de couture, vannerie, et cultivaient des légumes destinés à leur propre consommation.

Marier les détenus entre eux, était une des préoccupations de l'administration pénitentiaire. Le premier mariage a lieu le 23 octobre 1859 entre Dominique Albert né à Nancy en 1824 et Marie Louise le Dohedec née dans le Morbihan le 7 novembre 1833. D'autres mariages, rares il est vrai, suivent. De ces unions naissent bien sûr des enfants. Le premier vient au monde le 22 avril 1862. Sa mère avait été condamnée et envoyée au bagne pour infanticide. Laurent Théodore il se prénommait. Il meurt très jeune, comme la majorité des enfants issus de ces unions. Les mariages apportaient des avantages certains. Le détenu libéré, marié, se voyait confier une concession ou obtenait une place de contremaître. Une aide toute particulière leur est accordée pour la construction de leur habitation. Par la suite, il doit se débrouiller seul et subvenir aux besoins de la famille.

L'organisation des mariages était tout un cérémonial. Les présentations des postulants aux mariages, avaient lieu le jeudi, et se déroulaient sous la surveillance de religieuses. Les hommes, à tour de rôle, font leur choix, comme dans un marché à bestiaux. Des surveillants interviennent à la demande des religieuses, lorsque les présentations dépassent les limites autorisées de la convenance.

Bien souvent le mariage conclu, les femmes mariées sont livrées à la prostitution par leur époux.

 

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