Bagne de Guyane Histoire

Histoire du Bagne de Guyane

 

Avec la collaboration de J.P. Baucheron - Josette GL - Marielle Thouvenin - Paul Jadin - Sylvain Sankalé - Philippe P.L. de Ladebat - Gilbert et Marcel Gonthier – Michel Moracchini – Denis Vuillaume - Paul Jadin

 
Le Bagne
   
 
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Vestiges à l'île Royale

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l'Ile Royale, la plus vaste des trois îles possède une rade profonde. Elle est habituellement réservée aux forçats de la dernière classe. Elle renferme, outre les professionnels de l'évasion, les virtuoses du crime, les héros de cours d'assises, des transportés, ceux-là ne sont pas les plus malheureux, car l'air est clément " aux îles " et les cases confortables. Somme toute, malgré la nourriture insuffisante, on y meurt moins vite qu'ailleurs.

L'Ile Royale possède sur son plateau une terrasse d'où l'on peut surveiller tout l'horizon, puis, au point culminant, un sémaphore à disques qui permet, lorsque le temps est clair, de communiquer avec Kourou, qui est lui-même relié télégraphiquement à Cayenne. Un forçat, remplit sur la terrasse et au sémaphore le rôle de guetteur. Armé d'une longue lunette, il passe ses journées à explorer le large.

Aucune goélette se détachant du rivage ne lui échappe. Portant sur le dos sa longue lunette en bandoulière à l'aide d'une simple ficelle. Seznec a lui aussi occupé la fonction de guetteur.

Le sommet de l'Ile Royale est occupé par les services hospitaliers, les habitations des fonctionnaires (directeurs, médecins, surveillants) et la chapelle.

A l’Est, un grand bâtiment, c’est l'asile des aliénés et des vieillards, puis à côté, une petite maisonnette, la maison du bourreau. Derrière l"hôpital, sur le versant qui regarde L’île du Diable se trouvent le camp des transportés et le quartier cellulaire.

Dans ces longs bâtiments, dont l'intérieur rappelle assez celui d'une chambrée de caserne avec les deux bas flancs latéraux plaqués à la muraille. De lourdes portes, grillées de fer et dûment cadenassées vers le soir. C'est là que sur la planche, les forçats dorment côte à côte.

Ceux, qui après un long stage de bonne conduite, sont parvenus de la troisième dans la deuxième classe, sont exceptionnellement pourvus d'une couverture de laine.

Deux fois par jour, à dix heures et à six heures, ils reçoivent leur ration : de bœuf ou lard salé, légumes secs et pain. Dans l'intervalle, ils se rendent à leurs travaux respectifs : ateliers, travaux de maçonnerie, jardinage, ou à leurs emplois :infirmiers, secrétaires ou domestiques.

Malgré cette division du travail, le produit est nul ou à peu près. Cela tient à l'insuffisance et surtout à la veulerie des chefs et des surveillants. Le potager de l'Ile Royale produit à peine un panier de légumes par jour suivant la saison. Le ravitaillement en viande de boucherie se fait par le poste de Kourou.

 

Il y a en général un surveillant pour vingt hommes, plus ordinairement un pour trente.Ces longues constructions sans étages où logent les forçats limitent une grande cour carrée. Hâves, patibulairesefflanqués, certains paraissent malades. Ils se plaignent de manger peu et mal. Alors le forçat, ainsi mal nourri, " chaparde ", l'employé aux dépens de son maître, l'infirmier (chose monstrueuse!)aux dépens des malades; les autres volent leurs voisins ou font de la " camelote ". Cameloter, c'est faire, en termede marine marchande, du petit commerce. C'est, pour le transporté, vendre aux fonctionnaires qui résident ou qui passent aux îles, le produit de son travail et de son imagination.

Sur le bord de la rade, le long du quai, se trouvent les ateliers où travaillent les condamnés, puis une maison à arcades qui sert  d'habitation aux surveillants du quai, au rez-de-chaussée de local aux canotiers du port.

Les canotiers surtout étaient passés maîtres dans l'art du camelotage et nul ne peut être mieux placé qu'eux pour écouler la marchandise cachée.

Deux fois dans l'année seulement, et c'est un événement aux Iles le transport la Loire venant directement du dépôt de Saint-Martin de Ré, apporte un contingent de six ou huit cents nouveaux condamnés.

 
 
   

© 2001-2005 Guy Marchal