Paul
Roussenq est né le 28 septembre 1885 à St Gilles (Gard). Ouvrier agricole, il
est condamné pour vagabondage et envoyé Aux Bat' d'Af, les trop célèbres
bataillons d'Afrique à l'age de 17 ans.
Ecœuré,
il n'accepte pas la discipline et se révolte constamment. Puni, enfermé dans un
cachot il met le feu à sa paillasse, ses vêtements prennent feu. A cette
époque, on ne plaisantait pas avec les biens de l'Etat. Paul Roussenq est
traduit devant un tribunal militaire, et est condamné le 5 mai 1908 à vingt ans
de travaux forcés pour détérioration volontaire de biens appartenant à l'armée.
Il arrive en Guyane à bord du navire Loire.
Là,
il fait preuve de rébellion continuelle, refusant en permanence de se plier aux
règlements du bagne. Les punitions pleuvent. Roussenq, si tôt sorti du cachot
provoque une autre punition, qui le renvoie systématiquement au cachot. 3779
jours de cachot seront infligés à Roussenq tout au long de son séjour en
Guyane. Il insulte les gardiens, appelle le gouverneur " ma chère ",
envoie des lettres au commandant pour réclamer d'autres punitions, déchire
volontairement ses vêtements, jette sa tinette sur les gardiens. Dans sa
cellule, crie " Une autre punition SVP ", accroché aux barreaux de sa
cellule, déclare qu'il en descendrait que lorsque bon lui semblerait.
Une
forte tête ce Roussenq. Indomptable, il doit de ne pas avoir fini ses jours
dans une cellule qu'à la suppression des cachots en 1925.
Gracié
en 1929, il rentre en France en 1932. Les années de cellules lui avaient laissé
des séquelles. Malgré l'aide de son entourage, il n'arrivait pas à refaire
surface.
Le
bagne l'avait détruit, lui qui n'était pas un assassin ni même un voleur. Je ne
suis plus un homme, je suis le bagne, disait-il.
Au
cours de la guerre il a écrit ses mémoires " L'enfer du Bagne " qui
sera édité en 1950. Après avoir passé 21 années de bagne dont 10 en cellule et
3 années supplémentaires comme libéré à St Laurent, Paul Roussenq en 1949 s'est
suicidé en se jetant dans le fleuve l'Adour
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